My Movements are alone like streetdogs
A la demande du Festival de théâtre dAvignon, Fabre a produit un solo, et choisi la danseuse islandaise Erna Omarsdottir. Au cours de cette performance de danse brute et puissante, la danseuse se transforme progressivement en un chien qui rampe en reniflant et léchant à travers la scène. Elle est entourée de chiens empaillés, couchés et suspendus, et dun spécimen vivant. La chanson « Le Chien » de Léo Ferré, déjà utilisée dans une production antérieure de Fabre, est ici au cur du spectacle. Des chapeaux de fête sont mis en évidence, et donnent à lensemble un air de fête de la mort. Des mottes de beurre, données aux chiens, sont jetées sur le plateau, et la danseuse sen sert également pour sen enduire. Elle communique avec le public par des regards belliqueux, et laisse son animalité remonter à la surface. Son personnage subit de constantes métamorphoses : révoltée, chien, fille ou femme, ces êtres prennent du relief et des nuances par son langage corporel, entre danse et mouvement, loin du caractère univoque dun seul et unique personnage. Par son jeu, Omarsdottir incarne la solitude de lartiste qui doit constamment prouver et qui, sil échoue, est jeté à la rue comme un chien.