Le squelette d’un cygne dans un coin de la scène est symbolique de l’analyse que fait Fabre des principes de base de ce ballet classique, dansé par le Ballet Royal de Flandre. Plus tard, d’autres squelettes d’animaux tombent du ciel. Fabre a intégralement réécrit la chorégraphie des premier et troisième actes du célèbre ballet de Marius Petipa sur la musique de Tchaïkovski. Pour les deux autres actes, le deuxième et le quatrième, Fabre a envisagé d’une manière inhabituelle la relation entre solo et corps de ballet.
Sa relecture est une tentative de faire passer le tumulte sauvage à travers la surface réfléchissante du conte du ballet, délesté de cet enrobage sucré sous laquelle ce ballet est resté confiné pendant tant d’années. Le thème central est celui de la mort, de la métamorphose et de la résurrection. L’un des personnages centraux est le nain qui change constamment d’apparence (diable, puis cupidon, puis chevalier ou encore animal sauvage). Elément perturbateur, il montre le ballet comme une forme d’art qui envisage un domaine après la mort : il poignarde constamment les danseuses, qui reviennent à la vie par la suite. Ces oppositions sont, selon Fabre, les baromètres de l’insaisissabilité de la réalité.
Un autre personnage important est le fou du roi, qui arbore une tête de mort à l’arrière de sa tête : il est l’antithèse du nain et dit toujours la vérité. Chaque acte est présenté par le regard mystérieux et pressant du hibou, un symbole bien connu de l’œuvre de Fabre.
chorégraphie et scénographie Jan Fabre assistant de Jan Fabre Renée Copraij dansé par le Ballet Royal de Flandre coach répétition actes II & IV Chris Latré costumes Alexandre Vassiliev, Daphne Kitschen and Jan Fabre assistant du scénographe Daphne Kitschen lumière Jan Fabre & Jan Dekeyser musique Piotr Tchaikovsky orchestre Vlaams Radio Orkest chef d’orchestre Koen Kessels production Koninklijk Ballet van Vlaanderen (Anvers, Belgique) avec la collaboration de Troubleyn (Anvers, Belgique) première 22.03.2002, Concertgebouw Bruges, Bruges