Lo spettacolo viene scandito in immagini, quadri e sculture vive, realizzate con precisione e capacità espressiva notevoli, alimentate da giochi di luci. Il punto centrale è il corpo e la ricerca sul corpo.

http://www.teatro.it/recensioni/belgian-rules-belgium-rules/jan-fabre-il-belgio-alla-conquista-di-napoli    

"Tensione, energia, pulsioni vitali, flusso di coscienza, sacralità del corpo umano in ogni sua fibra: una ricercata e meticolosa esplorazione di un popolo dai mille volti, pieno di regole ma di fatto senza regole, presentata al pubblico attraverso una satira nuda e arguta."

"Tension, energy, vital pulses, stream of consciousness, sacredness of the human body in every fiber: an elegant and meticulous exploration of a thousand-faced people, full of rules but in fact without rules, presented to the public through a naked and witty satire."

http://napoli.zon.it/belgian-rules-napoli-teatro-festival/

It's impossible to try to capture in a few lines the richness and thousand facets of the performance Belgian rules/Belgium rules... but I would immediately see once more this beautiful and colorful carnival staged by Fabre and his vigorous company of actors and dancers.'  

http://www.fermataspettacolo.it/teatro/quattro-ore-e-tre-lingue-diverse-per-raccontare-il-viscido-paese-di-jan-fabre

BELGIAN RULES / BELGIUM RULES

Bienvenue en Belgique ! Welkom in België ! Willkommen in Belgien !

Le théâtre est à l’origine de la naissance de ce petit pays, et ce petit pays est encore aujourd’hui un théâtre en soi. La Belgique est un pays qui croule sous la bureaucratie et les formalités inutiles. Un État artificiel qui ne semble tenir que par des bouts de ficelles, et que des pays voisins utilisent comme plate-forme pour mener leurs guerres. Tous ses habitants (et aucun d’eux) parlent trois langues. Trois régions divisent et réduisent à rien ce minuscule territoire. Bienvenue en Absurdistan !

Les Belges s’assouvissent de vie. Ils jouissent, mangent et boivent à s’en péter la panse. Frites ! Bière ! Gaufres et chocolat ! Ils célèbrent la chère et la chair. Croient dans les fanfares et la fête. À l’occasion desquelles ils dansent avec la mort, des masques et le carnaval. Cet État nain est grandiose dans ses cortèges de géants.

Plus que le mot, c’est l’image qui sert ici de guide. Un petit pays, ça vous oblige à regarder bien au-delà des frontières. Dans ses limites, le chemin de l’évasion passe sans manquer par l’imaginaire. Ciels gris et pluie constituent une prodigue toile de fond. Et l’art visuel peut s’épanouir. Le Belge découpe la réalité en vignettes. Il adopte le clin d’œil immortalisé de ses personnages de BD préférés. Avec son humour capricieux, il vous démonte et vous désarme. En guise d’armure, de l’ironie, jamais de cynisme. Les Mannekes Pis pissent un peu partout. Personne ne se moque autant des Belges que lui-même.  

La Belgique est un pays de Surréalistes. Sur-réel et sub-versif. Le Belge se meut et se nourrit au-delà, en deçà et à côté de la réalité. Noble Belgique, ô mère lubrique ! Ceci n’est pas un pays.

Ce pays à coulisses est un amant peu ardent du roi et du gouvernement. Il abrite une race de bricoleurs et de débrouillards. Qui défient la loi, contournent et détournent les règles. Ce caractère dégourdi et cet esprit d’indépendance, le Belge l’a dans le sang.

Il est un anarchiste paisible, pacifique : à la bonne franquette, l’esprit large et l’œil ouvert, il entonne le credo du compromis. Mollets dans la glaise, il fouit l’ingrate terre à patates.

Le Belge a une brique dans le ventre. Derrière ses petits parterres fleuris et ses rideaux colorés, il veille sur sa souveraineté et sa singularité. Vive cette laideur légendaire ! Rompre son sourire de banane se révèle difficile. Mais sous les piquants du hérisson, sous le soupir inamovible, il a une peau douce qui se laisse caresser.

Ne vous en laissez pas conter par les drapeaux qui flottent, par ceux qu’on agite, ni par les fêtes pétaradantes auxquelles vous êtes invités. Aucun récit nationaliste ne saurait fournir une parabole seyant à ce royaume bizarre. Si ce n’est une histoire sur l’absence totale de nationalisme. Le Belge est fier de son manque de fierté.

Ce pays difforme, déformé, déplacé constitue le magnifique centre de l’Europe. Remontez les volets roulants et vous découvrirez une fenêtre donnant sur ce pays laconique. Regardez par le chambranle et vous verrez une grande partie du monde.

Jan Fabre nous offre un hymne. À l’instar de Fellini avec son film ‘Roma’, l’Anversois célèbre son pays complexe et fou. Il le fait dans la langue la mieux à même de capter l’esprit de cet État qui ne cesse de nous échapper : celle du théâtre, celle de l’image. Des performers et des musiciens de différentes nationalités l’aident à cerner l’identité belge et à la traduire en une représentation itinérante où s’allient danse et théâtre. L’écrivain Johan de Boose en signe le texte tandis que l’auteur-compositeur Raymond van het Groenewoud l’agrémente de plusieurs chansons.

Edith Cassiers

BELGIUM RULES!

No other country is as rickety as Belgium. It's cracked, fractured, a chapped and calloused land, built on misunderstanding and incomprehension. Its history is a string of violations, separations, and forced marriages. Belgium is one huge battlefield where countless wars have been fought, with spears, swords, and bayonets, shells, howitzers, and V-2s. The country is strewn with war cemeteries where – to paraphrase one of our great poets – the bodies of soldiers lie, like seeds, in the sand. Hope for the harvest, O Belgium, my land. No soil so fertile as that of our beloved Belgium!

The misshapen child of the Napoleonic wars, Belgium was whisked together with the Netherlands in 1815, only to liberate itself soon afterwards, while belting the opera La muette de Portici. Yes, Belgium's veins run with song, from our patriotic anthems 'La Brabançonne' and 'De Vlaamse Leeuw' to the 2009 hit 'Alors on danse', because on aime bien s'amuser! Yes, we amuse ourselves to pieces! Belgium has always been malformed, not only during its long birth, and that explains why it still cherishes its deformities today. It is a dwarf state that fancies itself a kingdom, a historical anomaly that no one has thought to set right, a crippled nation suffering from chronic scurvy and cramps. It walks with a stoop, with its nose in the fertile West Flemish soil, provoking the Dutch with its hunchback and sticking its rear in the face of the rest of Europe. Belgium rules!

No other country can fart as artfully as Belgium. It's a realm of village marching bands, myriad religious processions on Sundays and feast days, and colourful Carnival celebrations. The Gilles de Binche, who sport ostrich feathers and perform raucous dances in clogs with clattering bells, are a first-class example of Belgian patrimony. In fact, they have made it onto the UNESCO Intangible Cultural Heritage list. And then there are the Voil Jeannetten in Aalst, transvestites with fake boobs who push baby carriages through the streets. Welcome to Absurdistan. Welcome to the homeland of Manneken Pis. Welcome to the country that could only have been dreamed up by a Surrealist! Welcome to the heart-rending heart of Europe. Would you care for frites with that? With tartar sauce, Russian dressing, or Hannibal (a crunchy raw onion concoction)? How about a boulet (Liège meatball), a curryworst special, or a meat stew? Our friteries are just as much part of our immaterial heritage. Only in Belgium!

But what really sets Belgium apart is its penchant for impossible dreams. In a country of low skies, you have to let your imagination soar! And in a country of cracks and fissures, you learn to fall hard. In a land of park rangers, the thieves are quicker and cannier. When life is grey from day to day, you can colour it in with dreams. The imagination is the best escape route for those who feel trapped. This little land, this ugly lovely twisted land, this proud, all-too-humiliated land, excels in defying gravity and transcending its limits. It is the cradle of mystics like Hadewijch and John of Ruusbroec, who put their ecstatic visions down in writing. The land of Rubens, Rogier van der Weyden, and Jacob Jordaens, of Bosch, Breughel, and so many others who have taught us to look beyond the limits of the skin and the first glance, of reality and respectability. The land of Félicien Rops, who released all the mystical devils in one erotic pandemonium. The land of Magritte, who taught us that a pipe is not a pipe. But the plain truth is that there's no such thing as Belgium. Belgium is a Surrealist nightmare. Or is it a dream? In the words of our national anthem:

O beloved Belgium, O sacred land of our fathers . . .

Our souls and our hearts are devoted to you!